Le problème : le ressaut du doigt
La flexion des doigts est assurée par les tendons fléchisseurs. Chaque doigt dispose de deux fléchisseurs : le fléchisseur profond et le fléchisseur superficiel. Ces fléchisseurs coulissent dans une gaine, et sont localisés sur la face palmaire des doigts. Cette gaine est composée de poulies qui forme des épaississements (figure 1).
La formation d’un nodule le long d’un fléchisseur entraine une gêne au glissement des tendons dans la gaine. Le doigt se bloque lorsque le nodule entre en conflit avec la poulie. On parle de doigt à ressaut (figure 2).
La formation des nodules se localise préférentiellement au 4ème doigt et concerne la poulie située à la base du doigt.
Ce doigt à ressaut peut-être isolé, ou associé à un syndrome du canal carpien (cf fiche libération du nerf médian au canal carpien).
Il est responsable d’une gène et d’une douleur à la mobilisation du doigt.
À un stade précoce, le traitement médical consiste à réaliser une injection de cortisone dans le doigt douloureux, appelée infiltration, celle-ci peut suffire à apporter le soulagement souhaité.
À un stade plus avancé, le traitement est chirurgical. Il a pour but de faire disparaître les douleurs et le blocage.
L’intervention : ouverture de la poulie
L’intervention consiste à décomprimer les fléchisseurs en ouvrant la poulie.
Une courte incision est réalisée sur la paume de la main.
La poulie est exposée et ouverte sur toute sa longueur, permettant ainsi la disparition du conflit (figures 3 et 4). On contrôle ensuite l’absence de conflit par des mouvements de flexion extension du doigt concerné.
L’intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.
Elle dure en moyenne 15 minutes et vous ne restez que quelques heures à l’hôpital.
Après l’opération, un pansement stérile est mis en place.
Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post- opératoire.
La rééducation post-opératoire et la reprise des activités
Le pansement n’est pas changé les 2 premières semaines. La première réfection de pansement est faite en consultation en présence du chirurgien.
Le patient débute son auto-rééducation dès le 1er jour en post-opératoire, en mobilisant lui-même son poignet et ses doigts. Les mouvements de force avec la main opérée doivent être évités pendant 2 mois.
La reprise du volant est envisageable au bout de 2 semaines. La reprise du travail survient en général après 4 semaines et cela en fonction de votre profession. Les activités sportives débutent progressivement après le 2ème mois.
Les risques et les complications
En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :
Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.
En post-opératoire, un gonflement du poignet et de la main se développe. Ce n’est pas à proprement parler une complication, mais l’évolution normale des suites opératoires. Afin de diminuer celui-ci, un traitement préventif est mis en place par glaçage et anti-inflammatoire.
Une raideur articulaire peut se développer si la rééducation post-opératoire n’est pas bien prise en charge.
La survenue d’une infection reste exceptionnelle. Cette complication connue nécessite un lavage de la zone infectée et la mise sous antibiotiques.
Les branches nerveuses du nerf médian peuvent être accidentellement blessées. Cette complication exceptionnelle peut occasionner une diminution de la sensibilité des trois premiers doigts de la main et parfois un déficit partiel de la mobilité du pouce.
Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.
Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.
Les résultatsLes résultats sont très encourageants puisqu’on constate une disparition des douleurs dans 90% des cas et une disparition des blocages dans plus de 90% des cas.